" "
Sciences Po | Library - New window

Guides thématiques

Humanités

Le roman noir, un autre regard sur les SHS ?

par Anna Couthures Idrizi le 2021-06-04T11:05:00+02:00 dans Humanités | 0 Commentaires

 

 

Le roman noir, un autre regard sur les SHS ?

 

A la bibliothèque, couchés sur les rayonnages du 5ème étage, commis par les plus renommés, dévorés par les étudiants ...les romans noirs et policiers !

Un petit fonds vient d'être monté à la bibliothèque, en partenariat avec le Centre d'Ecriture et de Rhétorique, afin d'accompagner les enseignements de 1er cycle, mais aussi plus largement afin d'offrir à nos lecteurs un autre regard sur les sciences humaines et sociales.

 

 

 

 

En voici un aperçu :

                     

Voir tous les titres.

 

En complément, nous vous offrons cet entretien avec Alexandre Galien. Qu'il en soit ici chaleureusement remercié !

Merci de vous présenter

Bonjour, je suis Alexandre Galien, écrivain, alumnus de l’École d’Affaires Publiques et enseignant à Sciences Po. J’ai publié quatre romans, dont deux à quatre-mains écrits sous le nom d’Alex Laloue (Comme des bleus, Plon/Pocket et À corps perdu, Plon/Pocket). Mon premier roman seul, Les cicatrices de la nuit (Fayard), a reçu en 2020 le Prix du Quai des Orfèvres. Et mon dernier roman, Le souffle de la nuit (Michel Lafon), est finaliste du prix découverte des petits mots des libraires. J’ai par ailleurs la charge, depuis un an, de deux cours et ateliers d’écriture à Sciences Po : Roman noir, époque sombre, que je donne au centre d’écriture et de rhétorique; et Exploration through autofiction, autour de l’oeuvre de Paul Auster, que j’enseigne aux étudiants du Campus du Havre. 

Quelle est votre définition personnelle du roman noir ?

Au risque de faire un pas de côté, c’est un genre qui n’en a pas. Les deux critères qui font un roman noir sont un univers violent, et une vision critique de la société dans laquelle évoluent les protagonistes. Ainsi, même des romans qui ne sont pas, en librairie, classés comme “romans noirs” peuvent en revêtir les atours. Ce genre littéraire datant du XXème siècle, c’est d’autant plus vrai pour les romans qui lui sont antérieurs. Je me plais à penser, par exemple que L'Assommoir, de Zola ferait un superbe “roman noir”. C’est aussi, en plus évident, le cas du Parfum de Patrick Süskind. 

D'après vous, comment le roman noir permet-il d’aborder les questions sociales, historiques et anthropologiques de notre temps ?

La question est vaste, pour une réponse que j’espère la plus digeste possible ! D’abord, la fiction permet une grande liberté dans le traitement des thèmes, il nous est donc possible, en tant qu’auteurs, d’offrir des faits sociétaux une vision qui se veut plus subjective. Ainsi, un roman ne devra jamais, au grand jamais être considéré comme un documentaire. Et cette inexactitude autorisée par la si précieuse “licence poétique” nous permet d’ouvrir le débat vers d’autres points de vue, d’amener des choses différentes, bien plus axées sur le ressenti. En tant que romanciers, l’un de nos attributs est de réussir à prendre le pouls d’une société. À mon sens, c’est cette capacité de capter toutes sortes de signaux faibles qui forge une plume, une voix.  Ensuite, une fiction, et c’est un point qui n’engage que moi, se doit d’être efficace. Le roman noir, par les ficelles scénaristiques qu’il tire et les domaines qu’il traite, fascinera bon nombre de lecteurs (c’est en tous cas ce que l’on se permet à penser face à la popularité, toujours croissante, du genre). C’est donc, je pense, le parfait vernis pour faire transmettre une certaine vision des questions sociales, de la composition d’une société et de ses travers. J’ai, dans mes écrits, vocation à ce qu’il existe un jeu de vase communicant entre mon propos de fond et mon histoire. L’un sert l’autre, et jamais à son détriment. Si l’un des deux devient un “alibi” de l’autre, c’est perdu d’avance !

Comment introduisez-vous ce genre à nos étudiants ? Quelle réception constatez-vous ?

Je leur en donne une définition précise, que pour la plupart ils ne connaissaient pas. Ensuite, je me sers du genre pour leur transmettre le goût de l’écriture. Au début du semestre, ils ont ce cadre, dont je les laisse petit à petit s’affranchir. Mon but est de les aider à trouver la voix du romancier qui sommeille en eux. Je pense que nous avons tous, en nous, un conteur qui sommeille. Il sera simplement, selon chacun, plus ou moins aguerri. Mais il y a, chez chaque étudiant, chaque femme et chaque homme, un terreau formidable d’histoires, de sentiments et de lettres.

Parmi les auteurs qui figurent désormais dans nos fonds, lequel vous semble représentatif du titre de cet entretien ?

À mon sens, le titre de cet entretien a été fait pour David Simon, auteur du formidable roman Baltimore, qui a donné lieu à la non moins formidable série The Wire. Il a, grâce à une intrigue parfaitement menée et des personnages au cordeau, décortiqué cette ville si complexe qu’est Baltimore : les relations entre les communautés, les dockers, la politique, la presse, la police et les trafiquants de drogue… Ce roman relève de la maestria

 

 

Pour aller plus loin, n'oubliez pas d'explorer cette excellente exposition virtuelle réalisée par la Bilipo, la Bibliothèque des Littératures policières.

 

 

Et pour toute question, n'hésitez pas à me contacter directement anna.couthuresidrizi[at]sciencespo.fr !


 Ajouter un commentaire

0 Commentaires.

  S'abonner



Inscrire votre courriel pour recevoir un avis lors de la publication d'un billet


  Archives



  Sujets



Humanités

  Follow Us



  Twitter
  Retour au blogue
This post is closed for further discussion.

Dernière mise à jour: Mar 29, 2024 9:33 AM